Arrivée [LB de 1 à 4]

Assise dans le métro, perdued dans ses pensées, Lyra attendait impatiamment d'arriver. La féline ne tenait pas en place, et elle détestait le métro par dessus tout. Entre les odeurs mélangées de tous ses gens et des choses louches dans leurs poches et le bruit infernal du transport et des discussions plus ou moins intelligente, elle ne se sentait pas très à l'aise. C'est parfois pratique d'avoir des sens décuplés, mais, encore jeune, Lyra ne se contrôlait encore pas parfaitement bien, et dépensait une fortune en aspirine après une sortie en ville. Tout le bruit lui faisait tourner la tête. Après quelques stations, alors qu'elle était presque arrivée, des murmures indignés parvinrent à ses oreilles de panthère.

"Quelle mauvaise éducation!"
"Non mais, elle est gonflée celle là!"
"Dîtes moi que je rêve! Un chat dans un métro?"

Cette dernière remarque en particulier l'intéressa. Elle détacha son regard de la vitre, et leva sa figure, se concentrant pour entendre et sentir un éventuel félin. Après quelques secondes, une petite pensée de victoire lui traversa l'esprit.

*Repéré.*

Daignant se lever, la petite jeune femme se fraya un chemin parmi la foule et finit par avoir dans son champ de vision une jeune femme avec un chat sur son épaule. Pas du genre hésitante ou gênée, elle s'approcha et l'aborda sans détour.

-Ton chat est craquant.

Les yeux posés doucement sur le félin, elle faisait cependant des efforts pour que son attitude ne paraisse pas trop étrange.

Debout, Lyra encaissa sans même ciller l'arrêt un peu brutal du métro, et attendit tranquillement que celui-ci reparte. Elle qui était toujours dans la rue et qui voyait toujours beaucoup de gens, elle ne se souvenait pas avoir déjà vu une fille dans le genre de celle qui se tenait en face d'elle. Et puis même, elle n'avait pas encore l'odeur des gens de cette ville. Partant une seconde dans ses pensées, un frisson la parcourut. Instinctivement, elle tourna vivement la tête vers l'inconnue. Celle-ci la regardait, mais il y avait quelque chose d'intriguant autour de cette fille. Et autour de son chat. Des chats qui aimaient leur maître, Lyra avait du en voir des centaines. Mais des chats capables de rester sans bouger sur l'épaule de leur maître dans un métro en marche, bourré de gens et de choses interressantes pour un félin, ça non, elle n'en avait jamais vu auparavant. Incapable de tenir sa langue, comme d'habitude, la jeune mutante ne se priva pas de chercher à en savoir plus sur son interlocutrice peu bavarde.

-Tu es nouvelle ici, n'est-ce pas?

Campée fermement sur ses deux jambes, la féline ignorait totalement les bousculades des gens autour d'elle. Au fur et à mesure que le métro allait vers la partie nord de la ville, il se vidait. Les gens en costume ou aux allures de riches désertaient peu à peu la rame, et un soupçon de colère s'alluma dans le regard de Lyra alors qu'un vigidrône passait dans le wagon et inspectaient les gens. Elle baissa rapidement la figure et laissa ses cheveux tomber sur son visage, puis elle tourna le dos au drône, l'air de rien. Rester discrète.

*On ne sait jamais qui a pu trouver le moyen de ficher ma figure comme celle d'un mutant.*

Lorelaï soupira quand la jeune femme lui posa une question.Elle n'en posait jamais aucune et ne parlait presque pas.Quand un vigidrône passa derrière elles, Lorelaï remarqua une chose qui confirma ce qu'elle avait lu dans les pensées de la fille : elle était une mutante, tout comme elle, car elle avait baissé la tête à l'approche du contrôleur.La jeune fille sourit et répondit d'un ton las :

-Oui...

-*Lore, cette fille...*

-*Oui, j'ai vu...*

-*Elle a des gênes assez similaires aux miens , ceux d'un félin plus puissant...*

-*Intéressant...*

Lyra fixait ses baskets avec un intêret considérable, attendant tranquillement que le vigidrône ne soit assez loin à son goût. Une fois celui-ci disparu, la jeune mutante releva la figure et réfléchit quelques secondes. Tout aussi directe et décomplexée soit-elle, elle avait tout de même un peu de mal à trouver une manière polie de se comporter en présence de quelqu'un d'aussi peu bavard. Cependant, la réflexion fut à peu près aussi courte que le doute, et elle se décida presque tout de suite. Consciente du fait qu'elle n'avait pas quelqu'un d'habituel en face d'elle, la féline résolut de trouver un moyen de ne pas la quitter. Elle avisa les bagages aux pieds de cette dernière, les étiquettes magnétiques collées dessus avec le sigle de l'aéroport, et composa rapidement avec ce qu'elle avait.

-Je suppose que tu viens d'arriver par avion. Tu sais où aller? Enfin, je veux dire, tu as déjà un toit qui t'attend où tu prévois un hôtel? Je pourrais toujours t'aider pour tes bagages, je n'ai rien de prévu pour aujourd'hui.

Prenant tout à coup conscience du fait que les deux femmes n'avaient échangé que trois mots, et qu'elles ne se connaissaient absolument pas, Lyra se demanda soudain si son approche n'était pas un peu trop rapide. Elle devait avoir l'air d'une roublarde, entre sa veste en cuir, ses bijoux noir et argent, piercing et autres fantaisies.

*Franchement, j'aurai de la chance si elle ne me prend pas pour une voleuse... Enfin, peut-être que j'en suis une, au fond, mais elle, je n'ai rien l'intention de lui piquer...*

Elle jura dans sa tête, s'attendant à un refus direct de l'inconnue.

Lorelaï considéra la jeune mutante qui, visiblement gênée par la présence du vigidrône, baissait toujours la tête.Quand il fut assez loin, la jeune femme releva la tête et commença à lui parler.Quand elle lui proposa de l'aider pour ses bagages, Lorelaï regarda Tall, puis lut dans les pensées de son interlocutrice.Elle ne lui voulait aucun ma, elle voulait seulement établir un certain contact avec elle pour savoir si elle était une mutante.
*Elle n'est pas idiote, c'est sur.Je vois que je peux lui faire confiance...Mais ce n'est pas dans mes habitudes de me lier avec d'autres*
Mais, Lorelaï ne savait rien de la ville, elle décida alors que c'était mieux de se faire accompagner par quelqun.En plus, la jeune femme était mutante et pourrait lui en apprendre plus sur ses semblables.

-Mmm...Tu sais ou se trouve le secteur B ? J'ai un appart là bas.Pas la peine de m'aider pour mes bagages, mais je ne connais pas bien la ville. Dit Lorelaï toujours sur ses gardes.

Lyra ne chercha même pas à cacher sa surprise face à la réponse positive de l'inconnue. Enfin, on ne peut pas non plus dire que sa façon d'exprimer sa surprise eût été trop extravagante, puisqu'elle se contenta de hausser un sourcil. Redevenant rapidement impassible, la jeune femme répondit avec un petit sourire.

-Tu veux parler du secteur D? Je connais.

C'est vrai qu'elle connaissait par coeur toute la région nord de la ville. C'était en quelques sortes le domaine des mutants. Elle était passablement au courant de tout ce qu'il s'y passait, et, depuis le temps, elle y était même connue, respectée, et parfois crainte. La bande de truands qui occuppait la région, en particulier l'allée 36, commençait à savoir que ce n'était pas le genre de nana qu'on ballade ou sur qui on se défoule. Sous peine de le regretter. Sortant de ses pensées avec un nouvel arrêt du métro, la féline reporta son attention sur la voyageuse en face d'elle, qui avait toujours son chat immobile sur les épaules.

-Au fait, je ne connais même pas ton nom. Moi, en tout cas, je m'appelle Lyra. Lyra Benett. Enchantée.

Alors que le métro repartait pour la dernière fois d'un arrêt de la partie riche de la ville, la jeune femme, lucide, se pencha vers celle dont elle ne connaissait toujours pas le nom. Et murmura.

-Tu n'es pas "normale" non plus, hein?

Lorelaï caressa Tall, regarda la jeune femme et se mordit la lèvre en apprenant qu'elle c'était trompée de secteur, regarda le papier froissé où elle avait écrit sa nouvelle adresse.Elle confirma :

-Oui, excuse-moi, je me suis trompée
Elle regarda quelques secondes le paysage qui défilait à une vitesse fulgurante à travers les vitres du métro.Quand l'inconnue, qui s'appellait Lyra, -elle venait de le lui dire- se présenta, Lorelaï se rendit compte qu'elle devrait peut-être faire de même.

-Je m'appelle Lorelaï Roumenov, dit-elle en regardant sur un écran combien de stations il restait (5)

Puis, tandis qu'elle s'appuyait sur la paroi du métro, elle sentit Lyra se pencher vers elle et lui parler.La jeune fille sursauta en entendant sa question.Lorelaï la regarda d'un air farouche et lui dit :

-Qu'est-ce qui te fait croire ça ?

Un sourire imperceptible s'afficha au coin de la lèvre de Lyra. Elle s'était attendue à cette exacte réaction. Celle qui s'était présentée comme Lorelaï Roumenov venait de se trahir toute seule. Et la féline commençait tout juste à comprendre l'origine des frissons qui la parcouraient quand elle regardait la nouvelle venue dans les yeux, et comment elle faisait pour que son chat reste sans bouger sur son épaule. Il lui avait fallu le temps, mais elle avait fini par se souvenir d'une situation de ce genre qu'elle avait vécue avec un télépathe. Ses sens de félins lui permettaient de sentir les vibrations de l'air occasionnée par l'utilisation d'un tel pouvoir, lui avait-t-on dit. C'était de là que venaient les frissons. La jeune femme redressa la tête et fixa son interlocutrice dans les yeux, pour bien "se faire entendre", et ainsi vérifier la justesse de son hypothèse.

*Je crois que tu es une télépathe, et que tu sais déjà que je suis une mutante. Je crois que tu as accepté que je te raccompagne parce que tu as lu dans mes pensées que je n'étais pas un danger pour toi. Je crois que tu communique avec ton chat, c'est la seule façon d'expliquer qu'il reste statique de cette manière sur ton épaule.
Mais pour l'instant je ne fais que croire.
Passons à ce que je sais. Je sais qu'une mutante qui débarque dans une ville comme Cobalt City sans rien en connaître s'expose à un certain nombre de risques. Je sais que je connais cette ville mieux que le fond de ma poche et que ça pourrait t'être utile. Et je sais que ton chat me plaît, aussi hors sujet que ça puisse être.
Et maintenant, ce que je voudrais savoir. Je voudrais savoir si tu aimerais rejoindre les Rebelles. Ils sont clandestins, mutants, et ligués contre le pouvoir actuel. Sache que si tu nous rejoins, tu seras obligée de te cacher, et d'être très prudente. Mais sache que si tu ne nous rejoins pas, tu seras aussi obligée de te cacher, et d'être très prudente.
A toi de te décider. Je ne suis pas un danger pour toi.*

Après ce long "dialogue muet" Lyra continua de regarder Lorelaï dans les yeux, en attente d'une réponse, mais cependant en faisant attention de ne pas laisser filtrer trop de pensées.

Les poils de Lorelaï se hérissèrent sur sa nuque.Elle regarda Lyra encore plus profondément dans les yeux et sentit Tall se raidir et faire le dos rond.Il avait compris que la jeune femme avait découvert qui ils étaient.La télépathe fixa son interlocutrice de plus en plus sérieusement avec ses yeux glacier.Elle respira à fond et "dit" :

*Alors tu es aussi intelligente que tu en as l'air.Je suis bien une mutante, et je sais aussi que tu en es une et que tout ce que tu viens de me dire est vrai.Je communique effectivement avec Tall.Je ne suis pas surprise qu'il y ait des rebelles ici.Cette ville est une misère.Ou est passée Marianne ? Mais trève d'insinuations.Je voudrais d'abord savoir plus de choses sur les rebelles avant de m'engager.Il serait mauvais pour mes projets de me mettre trop à dos avec les autorités.Mais sur le principe, je suis d'accord.On pourrait en parler chez moi.*

Lorelaï fit une chose incroyable.Elle tendit sa main à Lyra.Elle savait qu'elle ne la trahirai pas.Elle faisait confiance à Tall et Tall lui faisait confiance.

*Au fait , je sais que tu possèdes des gènes de félin*

Un sourire en coin s'afficha sur le visage de Lyra. Elle avait vu juste, du tout au tout. Et peu lui importait que Lorelaï ait conscience de ses gènes félins. Elle se doutait que le chat avait du cafter. Elle "répondit" quelques secondes plus tard.

*Ok pour en parler chez toi. Mais je tiens à préciser quelque chose à propos d'une de tes remarques. Sache que le simple fait que tu sois une mutante te met déjà les autorités à dos. Alors ne te berce pas trop d'illusions. Ici, c'est la jungle. Comme tu le dit, Marianne n'a plus lieu d'être depuis bien longtemps. Et tu as tout à fait raison quand tu dis que cette ville est une misère. C'est même pire que ça. C'est une loque. Mais des politiciens véreux trouvent le moyen de gagner beaucoup d'argent dessus, tout en pourrissant la vie des honnêtes gens. Les Rebelles se battent contre ça. Il n'y a pas que des mutants parmi les Rebelles. Mais ils sont quand même nombreux. Ils se protègent et se soutiennent les uns les autres. Je peux te dire qu'on a aussi des infiltrés, qui prennent la température dans les Tours Soeurs, qui abritent le gouvernement. On a des médecins, parce que, comme tu l'imagine, les mutants ne peuvent pas se pointer dans un cabinet médical. Leurs gènes seraient immédiatement diagnostiqués comme altérés, et ils finiraient disséqués dans des labos. On a aussi quelques flics, et des juristes, qui nous fournissent des faux papiers. Tous les non-mutants faisant partie des Rebelles sont appelés les Aides. Mais je t'en dirait plus chez toi. On y est presque.*

En effet, le décompte avançait, et il n'y avait plus maintenant que deux stations avant l'arrivée. Plus le métro avançait, naviguant entre portions aériennes et portions souterraines, plus le paysage changeait. Il n'y avait maintenant plus trace des beaux grattes ciels du coeur de Cobalt City. On commençait à voir le "vrai" visage de la ville, celui de la misère.

Quelques minutes plus tard, le métro atteint enfin son terminus, le secteur D. Une voix grésillante s'éleva parmi le bruit de fond que provoquait la petite foule restante, pour annoncer que la rame allait repartir dans l'autre sens, sur la voix aérienne supérieure. Alors qu'elle descendait pour s'encastrer dans son emplacement sur le quai, les gens commençaient à récupérer leurs valises.

-Cette fois, c'est pour nous.

Lyra prit la plus grande partie des bagages de Lorelaï, nullement gênée par le poids grâce à son don, puis elle descendit sans attendre l'avis de la jeune femme. Toujours avec son air à moitié présent, à moitié rêveur.
Arrivée sur le quai, elle sembla se rappeler de l'existence de sa compagne et se retourna pour s'assurer que cette dernière la suivait.

-Au fait, tu peux me montrer le papier avec ton adresse, s'il te plaît?

Lyra dut attendre la réaction de Lorelaï pour réaliser la dose de bagages qu'elle avait prit.

-Je sais, mais tes bagages sont bien plus légers pour moi, je te ferais remarquer.

Elle se laissa cependant faire et prit le papier de la main tendue devant elle. Après une brève réflexion, elle repéra le lieu, et décida du chemin le plus court. Elle se dit qu'il serait plus judicieux d'emprunter les sous-terrains, elles y seraient plus vite. Mais, elle avait encore tiré trop vite. A certains endroits, elles ne passeraient pas avec les bagages. Tant pis, elles passeraient par la surface...

-Suis moi, on est à un quart d'heure à pied environ.

Puis Lyra se mit en marche alors que le métro redécollait derrière elles. A peine deux pas plus tard, elle se stoppa à nouveau brusquement et se retourna.

-Tu es sûre que tu ne veux pas de mon aide pour tes bagages?

-Suis-moi.

Lyra rabattit la capuche de son sweat sur sa tête, et se mit à avancer d'un pas décidé à travers la foule éparse du quai. Il lui fallut quelques secondes pour calculer le trajet le plus court en tenant compte de l'heure, etc. Elle se rappela soudain qu'elle avait eu le temps de monter les pièces sur sa voiture, qui était garée à deux rues. Vérifiant à intervalles réguliers si Lorelaï la suivait, Lyra finit cependant par s'arrêter avant l'endroit qu'elle avait choisi au départ. Sa voiture était fichée, elle devait attendre quelques semaines avant de la conduire en public... Il ne servait donc à rien qu'elle aille la sortir maintenant, surtout en plein jour. Elle se retourna brusquement vers Lore' et lança avec détachement.

-Tu n'as pas peur des rats?

-Parfait.

Lyra se remit à avancer sans ajouter un mot de plus. Puis elle bifurqua vers une ruelle qui ressemblait beaucoup à un cul de sac, puis se baissa et souleva le couvercle d'une bouche d'égoûts. Elle se retourna vers Lorelaï et lui fit signe d'entrer.

-A toi l'honneur. C'est propre, grâce aux droïdes, mais ça n'empêche pas les rongeurs d'apprécier l'endroit.

[On continue dans les égoûts?]

[Oui n'amour XD (tkt n'amour c'est tt le monde en ce moment mon chien, mes parents, mes amies...) je le fais.]

[Lol! Ok!]